L'Anjou : un vignoble à deux visages

L'Anjou : un vignoble à deux visages

Au cœur de la Loire, l’Anjou est un vrai patchwork. À l’ouest, les sols sombres de schistes donnent des vins nerveux, tendus, presque tranchants. À l’est, le calcaire du tuffeau joue une autre partition : plus rond, plus ample, parfois suave. Entre ces deux pôles, une même identité ligérienne mais deux styles bien distincts, capables de séduire tous les amateurs.

Le chenin, maître du jeu

Cépage caméléon par excellence, le chenin s’exprime ici sous toutes ses formes. Sec, tendu, presque tranchant sur schistes. Moelleux ou liquoreux, avec une élégance incomparable sur les coteaux de Bonnezeaux, Quarts-de-Chaume ou Coteaux-du-Layon. Et même en bulles, puisque l’Anjou alimente aussi une belle partie des crémants de Loire. Peu de cépages peuvent offrir une telle palette sans perdre leur identité.

Cabernet franc et compagnie

Côté rouges, l’Anjou n’a rien à envier à ses voisins. Le cabernet franc règne en maître, particulièrement à l’est vers Saumur-Champigny. Sur tuffeau, il donne des vins souples, frais, croquants, au fruit net et à la buvabilité exemplaire. Plus au sud, certains terroirs révèlent aussi un potentiel de garde impressionnant. Des rouges qu’on peut apprécier jeunes mais qui, avec du temps, gagnent en finesse et en profondeur.

L’autre visage de l’Anjou : la douceur

L’Anjou, c’est aussi une terre de liquoreux mythiques. Coteaux-du-Layon, Quarts-de-Chaume ou Bonnezeaux : autant de noms qui évoquent des vins dorés, amples, d’une richesse contenue par une acidité qui leur donne un équilibre unique. Des bouteilles qui traversent les décennies et comptent parmi les plus beaux trésors de la Loire.

L’Anjou n’est pas une appellation, c’est une mosaïque. Secs tranchants, rouges gourmands, liquoreux d’exception ou bulles élégantes : ce territoire ligérien sait tout faire. Et il le fait souvent à des prix qui restent très doux au regard du plaisir qu’ils procurent.